poème sur la séparation par la guerre

quel est donc ce cafard qui déchire mon coeur,

un souffle de tristesse qui grandit et puis meurt.

dans cet exil infâme, je revois tout là-bas,

au sommet de mes songes, les bonheurs d'ici bas.

dans un rêve je revois de ton corps les formes,

et mes doigts frémissants dans tes longs cheveux comme,

aux instants langoureux de nos élans d'amour.

de tes lèvres vermeilles je m'approche mieux pour,

goûter à pleine bouche la douceur du baiser.

du voile imaginaire que je viens de briser,

m'apparaissent orgueilleux, tes seins, mamelons roses

excitants mon désir, détruisant toutes choses.

tes beaux yeux verts se ferment au rythme de l'envie,

pour se rouvrir bientôt le plaisir assouvit.

dans une fumée magique tu disparais soudain,

c'est le terrible instant ou je découvre enfin,

que je suis là toujours, condamné par la vie,

loin du coeur, loin des yeux, dévoré par l'envie

 

écrit en Algérie en 1959